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The Broken Circle Breakdown (Belgique, 2012)

de Felix Van Groeningen. 1h49. 

 

Je ne vais pas mâcher mes mots, ce film est un chef d'oeuvre. Je n'ose rien dire sur l'histoire de peur de ruiner la beauté du film, et je vous déconseille même de regarder la bande-annonce : disons simplement que Didier (musicien country) rencontre Elise (tatoueuse), c'est le coup de foudre, et ensemble ils ont une petite fille. Prévoyez un renfort de mouchoirs (et de la place dans vos mp3).

 

Des acteurs magistraux, une construction intelligente et efficace, une histoire d'amour bouleversante, une BO magique, des personnages écrits avec finesse et précision, et la petite puce qui est trop choue... Tout simplement mon plus grand moment de cinéma de l'année 2013. (Promis, dès que je serai redevenue rationnelle, j'essaierai de faire une critique plus approfondie...!)

 

Prix du meilleur scénario.  

Tribeca Film Festival 2013

Will You Still Love Me Tomorrow? (Taïwan, 2013)

de Arvin Chen. 1h44.

 

C’est l’histoire de Weichung, un “ex-gay” qui a fondé une famille, mais qui un jour a un crush sur un steward. C’est l’histoire de sa femme Feng qui veut un deuxième enfant. C’est aussi l’histoire de sa soeur Mandy qui doit se marier mais qui panique, et de son fiancé San-San qui veut la reconquérir.

 

Je n'ai à peu près aucune connaissance en matière de cinéma asiatique, mais en l'occurrence j'ai beaucoup apprécié l'esthétique acidulée, qui donne aux personnages un aspect irréel. Pour l'anecdote, le réalisateur a raconté pendant le Q&A à quel point les acteurs étaient aux antipodes des personnages qu'ils interprètent : difficile de croire que Feng, qui est toute sage dans le film, est en réalité couverte de tatouages et de piercings, et que derrière le masque benêt de San-San se cache un guitariste rock !

 

Une bonne comédie romantique, moderne et colorée

Sunlight Jr. (États-Unis, 2012)

de Laurie Collyer. 1h30.

 

Elle est caissière, il est invalide. Ils vivent dans un motel miteux mais ils s'aiment. Un jour, elle tombe enceinte et la perspective de devenir parents va bouleverser leur fragile équilibre.

 

Pas très gai, comme on peut s'y attendre, Sunlight Jr. est néanmoins un film sensible qui évite autant que possible tout misérabilisme inutile. Après Sherrybaby, Laurie Collyer confirme son goût marqué pour les personnages brisés, et sa capacité à saisir avec justesse leurs efforts desespérés pour se reconstruire. Elle est largement aidée en cela par le duo Naomi Watts / Matt Dillon, qui livrent tous deux une performance remarquable.

 

Par son approche à la fois poétique et cruellement réaliste, Sunlight Jr. semble sortir tout droit d'un recueil de Raymond Carver, dont les nouvelles mettent systématiquement en scène des personnages en pleine crise existentielle et offrent une vision désenchantée de l'Amérique profonde.

The Rocket (Australie, 2013)

de Kim Mordaunt. 1h52.

 

Au Laos, un village doit être évacué suite à la construction d'un barrage. Le jeune Ahlo et sa famille se mettent en route et se retrouvent au beau milieu d'un festival de fusées artisanales auquel Ahlo veut participer.

 

Dans la veine des Bêtes du Sud sauvage, et avec un jeune acteur tout aussi doué que Q. Wallis (je n'essaie même pas d'écrire son prénom), The Rocket est un film qui se veut "thought-provoking" mais sans pathos. Mettre en scène des enfants est le meilleur moyen d'atteindre cet objectif, car leur innocence est garante d'une légèreté salvatrice, d'un espoir sans lequel le drame humain serait insoutenable. Les paysages majestueux du Laos rendent tout artifice de réalisation superflu : il en résulte une esthétique à la fois sobre et grandiose, un film à mi-chemin entre documentaire et conte initiatique.

 

Prix du meilleur film.      Prix du meilleur acteur.

Hide Your Smiling Faces (États-Unis, 2013)

de David Patrick Carbone. 1h21.

 

C'est l'histoire de deux frères qui vivent au milieu des bois, dans la campagne américaine. Un jour, l'un de leurs amis meurt et les deux adolescents vont être amenés à se poser des questions métaphysiques sur la vie, la mort, la nature...

 

A priori, je me méfie des films trop ouvertement poétiques, qui essaient de donner une illusion de profondeur en surchargeant la moindre petite feuille morte de tout un sens existentiel. C'est donc à mon plus grand étonnement que je me suis laissée prendre par ce film et que je l'ai trouvé juste, beau et émouvant. Les deux garçons sont extrêmement naturels, et le rapport fusionnel qu'ils entretiennent avec la nature qui les entoure est éclatant de force et de sincérité. David Patrick Carbone capture avec intelligence ce moment de transition qu'est l'adolescence et livre une méditation remarquable sur la fin de l'innocence.

Some Velvet Morning (États-Unis, 2013)

de Neil LaBute. 1h22.

 

Huis clos à deux personnages : Fred (Stanley Tucci) débarque sans prévenir chez son ancienne maîtresse, Velvet (Alice Eve), annonçant qu'il a quitté sa femme. Leur histoire évolue progressivement vers une obsession de plus en plus malsaine...

 

Il était 9h du matin, j'avais très peu dormi la nuit précédente, j'avoue donc honteusement avoir suivi en pointillés. Pour autant que j'ai pu en juger, les acteurs sont très bons mais ils ne parviennent pas à empêcher quelques baisses de tension (pas seulement de ma part !). Toutefois, Neil LaBute ne s'en tire pas si mal et il parvient malgré tout à créer une certaine fascination autour de ce couple au passé obscur et complexe. Et même si j'ai clairement raté quelques épisodes, une chose est sûre : la fin est magistrale (à ce stade, j'étais bien réveillée). 

 

The Pretty One (États-Unis, 2014)

de Jenée LaMarque. 1h30.

 

Zoe Kazan joue le rôle de deux jumelles, dont l'une meurt et l'autre prend son identité...

 

Un de mes deux gros coups de coeur du festival : original, drôle, émouvant, surprenant, sensible, porté par une jeune actrice que j'adore depuis Elle s'appelle Ruby... Ce film n'a que des qualités ! Seul bémol peut-être, la belle-mère trop caricaturale. Jake Johnson est tout aussi parfait que dans New Girl, et Zoe Kazan nous fait croire sans aucun problème qu'elle peut se dédoubler.

 

J'en profite pour souligner que c'est le premier long-métrage de Jenée LaMarque, et que même s'il y a parfois quelques choix de réalisation un peu convenus (clichés de comédies romantiques), on retrouve la même fraîcheur et la même créativité que dans Elle s'appelle Ruby. L'espèce d'assurance candide qui se dégage de l'ensemble est peut-être propre aux premiers films, mais dans les deux cas, on en redemande !

Le Temps de l'aventure (France, 2013)

de Jérôme Bonnell. 1h45.

 

Deux inconnus se rencontrent dans un train. C'est le coup de foudre et le temps d'une journée, ils vont vivre une aventure...

 

Je ne suis pas une grande fan d'Emmanuelle Devos, ce qui peut influencer mon jugement, mais j'avoue que je me suis beaucoup ennuyée. Même s'il y a des passages bien pensés, on passe beauuucoup trop de temps dans le TER Calais-Paris, qui n'est quand même pas l'endroit le plus palpitant au monde, et je n'ai pas trouvé les dialogues suffisamment bons pour compenser le manque de tension narrative.

 

Cela dit, l'idée de base pourrait être intéressante : Le Temps de l'aventure est en quelque sorte le pendant désabusé de Before Sunrise, où la rencontre intervient trop tard dans la vie des personnages et est vouée à rester une parenthèse sans lendemain. Peut-être que si je revoyais ce film dans quelques années...

Cycling With Molière (France, 2013)

de Philippe LeGuay. 1h44.

 

Un acteur a priori un peu superficiel (Lambert Wilson) se met en tête de convaincre un comédien misanthrope (Fabrice Luchini) de remonter sur les planches avec lui, dans Alceste. Les deux hommes vont évidemment se lier d'amitié à force de réciter Molière à longueur de journée...

 

Deux acteurs formidables se disputant avec délices un texte magnifique, voilà qui ne peut que susciter l'enthousiasme. C'est bien sûr un rôle très confortable pour Luchini qui n'a quasiment pas besoin de jouer, et il y a également quelques facilités dans le scénario, mais on échappe à la fin mièvre que l'on pourrait attendre et on savoure la complicité palpable entre les deux acteurs.

 

Face à la finesse de Molière, aucune lourdeur n'est tolérable dans les dialogues - et j'avoue que la bande-annonce m'avait fait craindre le pire à ce sujet. Mais c'était sans compter le talent des interprètes ! Un très bon moment.

Eastwood Directs : The Untold Story (États-Unis, 2013)

de Richard Schickel. 1h05.

 

Un documentaire sur Clint Eastwood, qui démontre (si besoin était) qu'il est aussi génial qu'il en a l'air. De nombreux acteurs et réalisateurs sont interviewés et tous sont du même avis : Hilary Swank, Morgan Freeman, Meryl Streep, Spielberg, Scorcese...

 

Cela dit, "Schickel Directs" est une autre histoire : une organisation chronologique se dessine au bout d'un moment, mais le début est plutôt fouillis et la bande sonore m'a souvent semblé inadaptée aux images. Mais c'est avant tout une déclaration d'amour au grand Clint, on lui pardonne donc ses maladresses et on se laisse emporter par ce portrait passionné. 

 

PS : Le principal intéressé a assisté à la projection et a répondu à quelques questions. Autrement dit, oui, j'ai vu Clint Eastwood en vrai (moi aussi j'ai du mal à me croire quand je dis ça, mais j'ai des photos pour le prouver).

Greetings from Tim Buckley (États-Unis, 2013)

de Daniel Algrant. 1h39.

 

En 1991, Jeff Buckley est appelé pour participer à un concert en hommage à son père, qu'il n'a pas connu. Ce concert va le faire connaître et changer sa vie. Daniel Algrant construit une fiction autour de cette histoire vraie, Jeff part à la recherche de ses racines et fait la rencontre d'une jeune femme assez énigmatique (interprétée par Imogen Poots).

 

La musique est évidemment l'atout n°1 du film, qui finit en apothéose avec le concert. J'ai été agréablement surprise par Penn Badgley, que je n'avais vu que dans Gossip Girl : non seulement il est convaincant en tant que chanteur, mais il est également naturel, émouvant, et son duo avec Imogen Poots (A Very Englishman) fonctionne à merveille. On peut cependant reprocher à Daniel Algrant une narration un peu inégale, avec quelques moments qui laisseront les non-spécialistes de marbre. Mais que tous les fans de Tim et Jeff se précipitent !

Si j'avais eu 

le temps...

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